Pourquoi les entrepreneurs qui réussissent sont-ils des psychopathes ?

Finance, Gestion, Optimisation

Quand on pense à Elon Musk, Steve Jobs ou Jeff Bezos, la grande majorité des gens s’accordent pour dire que ce sont des génies du business. Une grande partie s’accordent également pour parler de leur « folie » ou du fait qu’ils soient particulièrement antipathiques. Derrière ce titre volontairement provocateur, nous nous sommes posé la question de savoir s’il y avait un lien entre la psychopathie et l’entreprenariat.

Définition de la psychopathie et des traits associés

Tout d’abord, rappelons ce qu’est réellement la psychopathie. Le terme “psychopathe” est souvent associé à des stéréotypes négatifs et à des comportements criminels violents, largement alimentés par les médias et la culture populaire. Cependant, dans un cadre psychologique, la psychopathie ne désigne pas nécessairement une personne dangereuse ou criminelle. Ce trouble de la personnalité est défini par un ensemble de traits spécifiques qui peuvent se manifester de manière variée selon les individus et les contextes.

Les traits caractéristiques de la psychopathie

La psychopathie, selon la psychologie clinique, est un trouble de la personnalité identifié par un ensemble de traits mesurés sur des échelles, comme la Checklist de Hare (PCL-R), utilisée pour évaluer la psychopathie. Ces traits incluent :

  • Un charme superficiel et une grande assurance :
    Les psychopathes peuvent être extrêmement charismatiques, souvent capables de séduire et de convaincre leur entourage. Ils maîtrisent l’art de se présenter sous un jour favorable, ce qui peut leur donner un avantage dans des environnements compétitifs.
  • Un manque d’empathie et une froideur émotionnelle :
    Bien qu’ils comprennent les émotions des autres, ils ne les ressentent pas de la même manière. Cela leur permet de prendre des décisions difficiles sans être freinés par des considérations émotionnelles.
  • Un goût pour la prise de risques et l’impulsivité :
    Les psychopathes recherchent souvent des situations où ils peuvent repousser leurs limites. Ce trait est bénéfique dans des environnements où l’audace et l’innovation sont nécessaires, comme l’entrepreneuriat ou la finance.
  • Une absence de remords ou de culpabilité :
    Les psychopathes n’éprouvent pas de regret pour leurs actions, ce qui peut les libérer de certaines inhibitions ou doutes que d’autres ressentiraient.
  • Une capacité à manipuler ou influencer :
    Ils excellent dans l’analyse rapide de leurs interlocuteurs, ce qui leur permet d’adopter des stratégies de persuasion adaptées à chaque situation.

On distingue deux types de psychopathies, la psychopathie anti-sociale (et ce sont ces personnages qui risquent d’être dangereux) et la psychopathie fonctionnelle, qui est celle qui ressort quand on avance dans des milieux compétitifs et exigeants (comme le monde des affaires).

Prévalence des traits psychopathiques chez les dirigeants

Des études indiquent que les traits psychopathiques sont plus fréquents chez les dirigeants d’entreprise que dans la population générale. Une enquête menée auprès de 261 professionnels a révélé que près de 21 % des dirigeants présentaient des niveaux cliniquement significatifs de traits psychopathiques, un taux comparable à celui observé dans la population carcérale.

La psychopathie fonctionnelle : un avantage en affaires

Dans certains cas, ces traits peuvent constituer un avantage compétitif. Par exemple :

  • Un charme efficace dans la négociation : Le charisme peut ouvrir des portes et conclure des contrats avantageux.
  • Une capacité à prendre des décisions sans hésitation : Là où d’autres hésitent, les psychopathes fonctionnels avancent, ce qui peut être déterminant dans des contextes où la réactivité est essentielle.
  • Une gestion des risques audacieuse mais calculée : L’absence de peur ou d’inhibition leur permet d’explorer des opportunités que d’autres considéreraient comme trop risquées.

Psychopathie et entrepreneuriat : un équilibre complexe

Bien que la psychopathie puisse conférer des avantages dans des environnements compétitifs, elle n’est pas une garantie de succès. Les entrepreneurs psychopathes doivent être capables de canaliser leurs traits pour éviter des comportements destructeurs ou contraires à l’éthique. La psychopathie fonctionnelle est donc un équilibre entre des traits avantageux et la nécessité de maintenir une vision éthique et durable.

L’entrepreneuriat peut-il nous rendre psychopathe ?

L’entrepreneuriat, avec ses exigences élevées, son rythme effréné et sa nécessité de prise de décisions difficiles, peut parfois accentuer des traits psychopathiques sans nécessairement “rendre” quelqu’un psychopathe au sens clinique. Être entrepreneur exige souvent de gérer des niveaux élevés de stress, de prendre des risques calculés et de faire des choix qui peuvent sembler impitoyables, comme licencier des employés ou affronter des concurrents agressivement. Ces situations peuvent amener certaines personnes à développer des comportements tels qu’une froideur émotionnelle, une prise de risque accrue ou une obsession pour le contrôle, des traits souvent associés à la psychopathie fonctionnelle.

 

Cependant, ces traits ne signifient pas qu’un entrepreneur deviendra véritablement psychopathe. Ce sont plutôt des mécanismes d’adaptation pour survivre dans un environnement compétitif. Ainsi, bien que l’entrepreneuriat puisse renforcer certains comportements perçus comme psychopathiques, il s’agit généralement de réponses contextuelles plutôt que d’un changement pathologique de la personnalité.

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Sources : Psychopathie et Entrepreneurs

Photo principale : Freepik – générée par IA
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